photo prise pendant le montage du spectacle
« Difficile de raconter l’inracontable. « La Mélancolie des Dragons » est une histoire qui se vit en direct. Il faut un autre talent pour dire l’improbable. Peut-être avec des mots feutrés, des signes esquissés, des phrases volages sans ponctuation, avec des effets spéciaux, de l’encre sympathique, avec aussi une cantate de Carl Orff ou un blues rocailleux de John Lee Hooker en éléments sonores. Peut-être faut-il créer un texte palimpseste. Être là simplement, vivre cette mélancolie là parait un cadeau précieux. Quand cinq dragons noirs, immenses, se balancent doucement, nonchalamment, je suis avec eux, dans un mouvement très doux, de pure poésie et il n’est plus question de bout de ficelle. Je sais maintenant que cette scène là en Juillet, le mistral me l’avait confisquée. Comment ai-je pu oublier ces pépites accumulées ? « Still loving you » en direct avec une flûte et une guitare sèche, chant des bas fonds, recours ultime des gens de peu. Une musique qui parle au corps, Scorpions ne l’avait peut-être pas imaginé comme cela mais qu’importe… Mais est-ce bien raisonnable de faire l’inventaire de ces bouts de « truc » aussi émouvants soient-ils, les voiles de fumée suggèrent tant de possibles. Philippe Quesne et le Vivarium viennent de m’embarquer, une fois encore, dans une bien belle histoire. »